L’usine de Matane (Québec, Canada) abritera un four tunnel électrique, d’une longueur de 100 mètres, qui produira jusqu’à 600 pièces quotidiennement sur une longueur d’environ 100 mètres.
Duravit cherche à atteindre la neutralité climatique d’ici 2045
Engagé sur la voie du développement durable, Duravit envisage d’atteindre la neutralité climatique dans le monde entier d’ici 2045. Pour cela, il construit notamment une usine carboneutre au Québec.
L’urgence climatique, combinée à une opinion publique toujours plus exigeante, impose aujourd’hui aux entreprises d’intensifier leur implication en matière de développement durable. Par ailleurs, les mesures gouvernementales, à l’instar de la loi Pacte par exemple (2019, destinée à faire que les entreprises prennent mieux en considération les enjeux sociaux et environnementaux dans leur stratégie) ont fait basculer cette prise de conscience dans l’obligation légale.
Il est donc exigé de l’industrie de s’adapter, pour certes répondre à ces obligations normatives et réglementaires, mais aussi pour assurer sa compétitivité. Ainsi les fabricants s’attachent-ils à développer des stratégies de développement durable en s’appuyant notamment sur les objectifs environnementaux d’organisations internationales. Tel l’industriel allemand Duravit, qui a fait le choix de s’inspirer des directives des Nations unies et ses 17 objectifs de développement durable pour développer une stratégie de développement durable autour de quatre domaines d’activité : « L’eau », « Le climat », « Les ressources » et « Les personnes ».
Des objectifs de développement durable à l’horizon 2030
Parmi les composantes de sa stratégie globale de développement durable, ou “mission climatique” comme il aime à l’appeler, Duravit travaille par exemple à réduire sa consommation d’eau dans la production de ses produits et à déployer des solutions peu consommatrices en eau, à proposer une garantie à vie sur ses produits céramiques ou encore à utiliser du bois certifié PEFC.
D’ici 2030, l’industriel allemand mise sur :
- L’augmentation de la proportion de produits dotés de technologies d’économie d’eau à plus de 80 %,
- La réduction de 20 % des émissions carbone globales,
- L’accroissement de la proportion de matériaux recyclés dans ses produits pour atteindre une moyenne de 30 %,
- L’investissement de 0,5 % de ses bénéfices annuels dans des partenariats mondiaux et dans le maintien d’un niveau élevé de satisfaction des employés.
Pour autant, Duravit ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’il vise la neutralité climatique en 2045. Un défi d’autant plus important qu’il “s’efforce de trouver un bon équilibre entre la rentabilité et des objectifs ambitieux, sans devoir recourir à la compensation des émissions de gaz à effet de serre”, avance-t-il dans un communiqué de presse.
Une usine climatiquement neutre
Pour cela, Duravit a notamment entamé la construction d’un site de production carboneutre. Situé à Matane, en Gaspésie, il abritera un four céramique unique au monde, exclusivement alimenté par de l’électricité verte : le site aura ainsi recours à l’énergie hydroélectrique, qui est issue de la conversion de l’énergie hydraulique en électricité, puisque Matane bénéficie notamment d’un port en eau profonde.
Comparativement à un four conventionnel alimenté au gaz naturel, ce four inédit permettra “de réduire la production de CO2 d’environ 9 000 tonnes par an, avance l’industriel allemand. La proximité des intrants et d’un port pour les livraisons et l’expédition permettra d’économiser 2 000 tonnes de CO2 en plus par année.” En effet, le site de Matane a aussi été privilégié pour la proximité des matériaux de qualité provenant principalement du Labrador qui entreront dans la fabrication de la céramique.
Ce four tunnel électrique, d’une longueur d’environ 100 mètres produira jusqu’à 600 pièces quotidiennement. L’ensemble du processus de cuisson prenant environ 16 heures. Cette technologie unique a été développée par le fabricant de fours industriels Sacmi.
Duravit vise ainsi une production locale annuelle de 450 000 pièces céramiques, “particulièrement efficaces et économes en eau développées spécifiquement pour le continent nord-américain” : le DuroCast Nature est un matériau minéral, recyclable, d’un poids réduit et respectueux des ressources.
L’usine, qui débutera sa production en 2025 et qui générera 240 emplois, sera construite au coût de 90 millions de dollars canadien (soit près de 62 millions d’euros) dont 19 millions de contribution remboursable consentie en vertu du programme Croissance économique régionale par l’innovation (CERI) de DEC (organisme fédéral canadien de financement et d’accompagnement pour les PME et les organismes à but non lucratif à vocation économique de toutes les régions du Québec). De son côté, le gouvernement du Québec accorde à Duravit un prêt de 11 millions de dollars canadien par l’entremise du programme ESSOR, géré par Investissement Québec à titre de mandataire du gouvernement du Québec.