Contre vents et marées, Burgbad France poursuit une politique d’investissements… et continue de se développer

Ma foi, le temps semble avoir fait son oeuvre sur la petite usine d’ustensiles en bois que Dieter Ruddies a fondée, en 1946, à Bad Fredeburg, en Allemagne ; songez que, à ses débuts, celle-ci se destinait à la fabrication de jouets pour enfants, de moulins à café, d’armoires de toilette et de pharmacie, ou encore de tables à tapisser…

Depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts et la petite manufacture, sise dans la région montagneuse du Sauerland (Rhénanie du Nord-Westphalie), est devenue une entreprise d’envergure internationale spécialisée, depuis 1966, dans la fabrication de mobilier de salle de bains. Chemin faisant, elle a procédé – pour étendre son expertise dans ce domaine – à l’acquisition des sociétés Kama en 1990 (fabricant allemand de meubles), SEP en 1991 (industriel français de meubles de salle de bains basé à Nogent-le- Roi et rebaptisé Burg Paris) et Schock en 1998 (fabricant allemand d’armoires de toilette et de pierre de synthèse Miral). Du reste, celles-ci ont été réunies, en 2009, sous l’égide d’une marque que le lecteur connaît bien : Burgbad.

Quatre sites de production, dont trois en Allemagne

Filiale du groupe turc Eczacibasi, auquel elle appartient à 100 % depuis 2010, Burgbad est ainsi adossée à un conglomérat qui – le lecteur voudra bien nous passer l’expression – “a les reins solides”. Jugez plutôt : en 2023, celui-ci employait plus de 13 250 personnes, exerçait une activité dans 120 pays par le biais de 47 entreprises et autant de sites de production, et affichait un chiffre d’affaires de quelque deux milliards d’euros, dont 61 % réalisés à l’export.

Un groupe de taille, en somme, et qui n’a certes pas lésiné en matière d’investissements pour que Burgbad se développe de manière significative. Ainsi l’entreprise compte-t-elle désormais quatre sites de production, dont trois sont situés en Allemagne :

• Schmallenberg-Fredeburg, vaste de 36 423 m² et réunissant 163 employés, se spécialise dans les produits haut de gamme (placage bois, laques et meubles sur mesure, etc.) et le travail à façon ; elle est en mesure de produire de 300 à 400 meubles par jour. On soulignera pour l’anecdote que c’est à la ville de Bad Fredeburg, qui accueille ce site, que Burgbad (“Les bains du château”, en allemand) doit son nom.
• Greding (Bavière), la plus grosse usine du groupe (64 263 m² et 346 employés), peut produire de 1 000 à 1 200 meubles par jour grâce à son automatisation et à sa robotisation très développées. Elle se consacre plus spécifiquement à la fabrication de produits dits volumiques : mélaminé, PVC, thermoformage, etc.
• Lauterbach (Bade-Wurtemberg) emploie 105 personnes et s’étend sur 41 198 m². Dans cette usine sont fabriqués 100 % des plans en pierre de synthèse posés sur des meubles Burgbad. Pour sa part, le site français de la marque, sis à Nogent-le-Roi (Eure-et-Loir) – et qui accueille le siège social de Burgbad France (ainsi que celui de VitrA France, autre filiale du groupe Eczacibasi) – est spécialisé dans la découpe, le plaquage de chants et le travail de la laque. Vaste de 28 650 m² (dont 12 485 m² pour l’usine) et employant 128 personnes, il affiche une capacité de 400 à 500 meubles par jour, et peut même dépasser cette dernière si le besoin s’en fait ressentir !

Conquête de parts de marché

Lorsque l’on tient compte du fait que ladite capacité n’était que “de 120 meubles par jour lorsque j’ai intégré l’entreprise en 2007”, confie Brice Nastorg, General Manager France Benelux, on évalue mieux la progression de la marque dans l’Hexagone lors des dix-sept dernières années.

À l’intention de celles et ceux qui mesurent encore mal cette dernière, Concept Bain est d’ailleurs en mesure de révéler que Burgbad France – qui souvent reste discrète en matière de résultats, par souci de modestie – a vu son chiffre d’affaires croître de manière significative depuis 2019 (plus de 50 %). De plus, l’entreprise a signé l’an passé, sur un marché français du meuble de salle de bains en repli de 2 %, une progression à deux chiffres (13 %).

Quant aux performances de Burgbad France sur les six premiers mois de l’année, elles sont, elles aussi, en hausse ; une croissance certes “très faible, précise Brice Nastorg, à l’épaisseur du trait, soit de 1 à 2 %”… mais qui est à considérer au regard des résultats du secteur. En croisant et en pondérant les données récoltées et communiquées par l’Afisb, l’IPEA et l’Ameublement français, le General Manager de Burgbad France Benelux évalue ainsi le recul de la filière meuble de salle de bains, en France, à 7 ou 8 % à fin juin 2024 ; c’est dire si l’entreprise dont il préside aux destinées a conquis, ces derniers mois, des parts de marché dans l’Hexagone !

Maintenir les investissements en France

Ça n’est pourtant pas pour tresser des louanges à Burgbad France que Concept Bain prend la peine de dévoiler ces excellentes performances… mais pour y trouver une explication. Or celle-ci réside sans doute dans le fait que “nous avons la capacité, grâce à notre groupe, de poursuivre une politique de développement, souligne Brice Nastorg. Malgré un contexte économique perturbé, qui chahute les marchés (notamment sur le Vieux Continent) et qui nourrit les réflexions des industriels sur les délocalisations vers des pays dont les coûts de production sont moindres, Eczacibasi continue de nous soutenir pour maintenir les investissements en Europe, et plus particulièrement en France.”

Or les investissements en question sont des plus conséquents : depuis 2021, près de 6 M€ ont ainsi été consacrés à développer la stratégie de distribution multicanale de l’entreprise. En effet, 40 % de la production est fabriquée sous marque de distributeur (MDD) et dédiée à des partenaires tels que Leroy Merlin, Algorel ou encore Cedeo ; pour leur part, les 60 % restants concernent les produits dits “tous clients” – entre autres les gammes Eqio Smart, Free et Méo (destinée à la prescription) – que l’on retrouve dans le catalogue Burgbad, ainsi que les produits exclusifs conçus en “cobranding” avec des distributeurs tels que Comafranc ou Richardson.

Optimiser les flux organisationnels et logistiques

Pour entrer dans le détail des investissements en question, 2 600 000 € ont été consacrés en trois ans à la modernisation du parc machines : stockeur de panneaux, scie, plaqueuse de chants IMA, perceuse de caissons VECTOR, centre usinage polyvalent BIMA et perceuse de façade. Ainsi renouvelé, l’outil industriel doit répondre à des besoins d’augmentation des capacités de production et d’amélioration de la qualité. Pour rappel, Burgbad France décline trois gammes de meubles, garantis 10 ans : Essentielle (lignes courtes, délais courts, prix abordables, lecture de gamme simple), Design (Design unique, gamme esthétique et novatrice, partenariat avec des studios externes) et Sana (sur mesure, réponse à toutes les contraintes, personnalisation à l’extrême).
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Par ailleurs, en investissant 932 000 € dans la construction de nouveaux bureaux vastes de 540 m², Burgbad France a récemment renforcé les équipes marketing et développement produits, et ce afin de mieux répondre au marché France et Benelux. À noter par ailleurs que, en juin 2024, l’entreprise a également recruté un responsable “Supply Chain”, à qui il incombe de fluidifier le service et d’améliorer la satisfaction client.

Évoquons enfin le nouveau bâtiment d’expédition, livré en fin d’année dernière et vaste de 2 200 m², fruit d’un investissement de 2,4 M€… et qui a permis de quadrupler la surface de stockage de produits finis et d’expédition ! Grâce à ce bâtiment, Burgbad France optimise par ailleurs ses flux organisationnels et logistiques afin d’offrir une meilleure qualité de service à ses clients. À Nogent-le-Roi, trois formats de livraison (correspondant aux trois flux logistiques importants qui caractérisent l’activité de la marque) sont ainsi disponibles en fonction du souhait du client :

• À la commande client (ou contremarque) : les produits commandés sont livrés directement dans un point de vente ;
• En « cross docking » : les produits sont déposés sur une plateforme qui les redistribue ensuite dans les magasins ;
• En stock : des camions complets sont livrés aux clients qui désirent stocker des produits de la marque.

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En somme, Burgbad France est fin prête pour relever les défis... qui ne manqueront pas, du reste, de se présenter dans les mois et les années à venir au marché du meuble de salle de bains en France !