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Bilan 2023 du bâtiment : décroissance et crise du neuf

Malgré la croissance de l’amélioration-entretien, l’activité du bâtiment est en baisse de 0,6 % sur l’année 2023. Et si rien n’est fait, la FFB redoute que le secteur entre en récession en 2024.

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Son entrée en récession devient inévitable”. Pour Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), la dégradation de la situation du secteur du bâtiment devrait se poursuivre en 2024 avec “un ralentissement de la croissance, à 0,4 % en volume après 0,8 % en 2023, et une remontée du taux de chômage, à 7,6 % versus 7,3 % un an plus tôt.

Ces prévisions font suite à une année 2023 marquée par la  crise du logement neuf, qui représente près du tiers de l’activité du bâtiment. Celui-ci devrait connaître une chute des mises en chantier de 22 % en un an, avec un total de 286 000 mises en chantier, proche de “ses plus bas historiques de 1992-1993 (275 000 unités)”, rappelle Olivier Salleron. Tous les territoires, des métropoles aux zones rurales, et tous les types de logements, individuel comme collectif, social comme privé, sont concernés. La production baisserait donc de 8 %.
Du côté du non résidentiel neuf, qui compte pour 19 % de l’activité du bâtiment, les surfaces commencées et autorisées reculent respectivement de 14 % et 4 %. “Seul le segment des bâtiments administratifs laisse quelques espoirs, d’autant que la position de 2024 dans le cycle électoral municipal ressort favorable”, poursuit-il. La production pointe ainsi à un très faible +0,4 %, du fait des délais de réalisation et de la dynamique de l’année 2022, mais les surfaces commencées connaissent leur plus faible score depuis 1986, avec 22,7 millions de m².
Quant au segment de l’amélioration-entretien, qui pèse pour 54 % de l’activité, il affiche une croissance de près de 3 % en volume, porté notamment par la rénovation énergétique.

Globalement, l’année 2023 est entaché d’une baisse de l’activité de 0,6% et, incidemment, du nombre d’emplois : “Ce sont 3 000 postes qui ont été perdus en un an, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP)”, regrette le président de la FFB.

Des propositions pour le neuf

Alors que le contexte économique et financier reste peu favorable, l’espoir d’un soutien au secteur au travers de la loi de finances pour 2024 s’amenuise”, constate Olivier Salleron. Pour autant la FFB continue de porter des propositions pour enrayer cette spirale négative, notamment sur le segment de la construction neuve : 

  • Pour limiter la casse économique et sociale dans la profession, il est nécessaire de redéployer le PTZ à 40 % sur tout le territoire et de revaloriser ses barèmes, qui datent de 2016. Il s’agit d’un moyen de relancer rapidement le marché, de répondre à une demande bien présente, de permettre la sortie du parc locatif, mais aussi de dégager des ressources budgétaires. “De fait, compte tenu de l’effet de levier d’une part, de la TVA et des taxes locales pesant sur le bien construit d’autre part, chaque logement neuf financé par PTZ rapporte 24 000 € en solde net à la Nation sur la base des données du premier semestre 2023.” ;
  • Le retour au Pinel de 2022 dans l’attente de la mise en place du statut du bailleur privé, avant que “le locatif ne se trouve totalement sclérosé faute d’alimentation du parc.” ;

Concernant MaPrimeRénov’, la FFB souhaite la réouverture d’approche par geste(s) “sans changement de système de chauffage et que les entreprises de bâtiment dûment qualifiées puissent devenir Mon Accompagnateur Rénov’. Il en va du maillage du territoire.

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