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Bilan 2024 du bâtiment : la situation continue de se dégrader
Le réseau des Observatoires régionaux de la filière Construction dresse le portrait 2024 de l’activité du bâtiment : sans surprise, la construction neuve finit "au plus bas”, tandis que les premiers indicateurs d’activité laissent présager (pour le moment) une année 2025 du même acabit.
Dans sa note de conjoncture nationale et interrégionale de la filière construction, le réseau d’Observatoires régionaux de la filière Construction (CERC) offre une vue d’ensemble de l’activité du bâtiment en 2024. Et le constat est semblable à celui régulièrement observé par les professionnels du secteur : s’il n’est peut être pas encore considéré “en récession” par les organisations professionnelles, il est certain que sa situation a continué de se dégrader en 2024.

La construction neuve
L’année 2024 peut être considérée comme celle de tous les records pour la construction neuve. D’une part, les chiffres des mises en chantier des logements affichent une baisse de 11,1 % (par rapport à la même période de l’année précédente), pour un total de 263 000 logements commencés. Il s’agit de la troisième année consécutive de baisse des mises en chantier de logements : -24,8 % en 2023, après -4 % en 2022. D’autre part, les autorisations s’établissent à -12,3 % à fin décembre 2024.
En outre, les logements neufs commencés perdent 35,9 % en trois ans.
Pour la seconde année consécutive, la construction de locaux neufs recule et se replie de 10,6 % en 2024 - ce qui représente une baisse de 24 % en deux ans.
La rénovation
L’entretien-rénovation “résiste” au troisième trimestre 2024 et affiche une hausse de 0,8 % de son activité.
La hausse des montants facturés se limite à 0,5 % pour les logements.

Les travaux publics
Les travaux publics réalisés affichent une hausse de 2,3 % en 2024, au sens “des travaux facturés.”
Les marchés conclus chutent de 9,9 % en un an du fait notamment que “des marchés d’envergure avaient été attribués aux mois de novembre et décembre 2023.” Des niveaux affichés qui demeurent toutefois plus élevés qu’entre 2020 et 2022.
Perspectives 2025
Les indicateurs d’activité, bien qu’ils affichent un léger regain d’activité pour certains au troisième ou quatrième trimestre, ne laissent pourtant pas présager une relance prochaine.
En effet, les carnets de commande des artisans professionnels sont moins garnis qu’à l’habitude à la fin du 3e trimestre 2024, avec moins de 14 semaines de travail en moyenne - il s’agit en outre du niveau le plus faible depuis le 4e trimestre 2020.
La tendance est également négative dans les travaux publics, avec les “opinions des professionnels sur leurs carnets de commandes qui s’avèrent en retrait de la norme pour cette période de l’année (fin d’année 2024).”
Alors que la hausse de 5,8 % au T3 2024 des réservations de logements neufs par les particuliers pourrait laisser entrevoir une reprise de la dynamique, le CERC assure malheureusement que le “niveau demeure particulièrement bas et proche du minimum enregistré”. Les mises en vente tombent de 30,4 % en un an.