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L’année 2023 s’achève sur une note négative pour l’activité du bâtiment
La note de conjoncture de la Capeb, présentée à l’occasion de la conférence des vœux de l’organisation professionnelle à la presse le 17 janvier 2024, est claire : le volume d’activité des entreprises artisanales du bâtiment a poursuivi son recul dans le prolongement des deux trimestres précédents, pour le porter à -0,6 % sur l’année 2023.
“L’année 2023 s’achève sur une note négative”. Tels sont les mots de la Capeb pour caractériser l’évolution de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment au quatrième trimestre 2023 : le volume d’activité a continué son recul dans le prolongement des deux trimestres précédents (-1,5 %).
Cette baisse est en grande partie la conséquence d’un net recul sur le segment du neuf, puisque les entreprises artisanales du bâtiment ont enregistré une baisse de 4,5 % de leur activité par rapport au 4e trimestre 2022, après celle de 3 % au troisième trimestre. Ceci s’explique notamment par une chute des logements autorisés à la construction entre décembre 2022 et 2023 : 372 500 projets de logements ont été approuvés, soit 127 300 de moins que lors des douze mois précédents (-25,5 %). Du côté de la mise en chantier, seuls 294 700 projets de logements ont été lancés, soit 71 800 de moins (-19,6 %) qu’entre décembre 2021 et novembre 2022. Plus encore, le nombre de logements autorisés au cours des 12 derniers mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 - février 2020) est inférieur de 19,1 %, et celui de logements commencés est en baisse de 22,7 %.
Dans le prolongement du trimestre précédent, l’activité des entreprises artisanales du bâtiment en entretien-amélioration stagne en glissement annuel. Les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements, pour leur part, ont connu une croissance en volume de l’ordre 1,5 % en glissement annuel au 4e trimestre 2023, ce qui fait à nouveau de ce segment le seul en croissance ce trimestre.
Le paradoxe de la rénovation
La baisse d’activité se fait ressentir chez tous les corps de métiers qui constituent le secteur du bâtiment, bien que les entreprises de couverture-plomberie-chauffage résistent relativement mieux que les autres. En effet, leur volume d’activité recule de 0,5 % en glissement annuel au 4e trimestre 2023 (tout comme au 3e trimestre 2023).
Pour ce qui est de leurs carnets de commandes, les entreprises artisanales du bâtiment tablent sur 75 jours de travail à venir au 4e trimestre 2023 ; soit 21 jours de moins qu’un an auparavant. Ce niveau est similaire à celui observé en 2019 (76 jours en moyenne). Ainsi, bien que peu marquée ce trimestre encore, la tendance baissière sur les carnets de commandes se poursuit depuis le 1er trimestre 2022.
Ainsi, étrillé par une baisse de 2,3% de la construction neuve et malgré la quasi-stabilité de l’activité dans la rénovation (+0,1 %), soutenue par les travaux d’amélioration de la performance énergétique (+1,8%), le volume d’activité des entreprises artisanales du bâtiment aura donc reculé de 0,6 % sur l’année 2023. Un paradoxe que la Capeb peine d’ailleurs à comprendre alors que “l’ampleur des besoins en matière de rénovations, notamment énergétiques, et les dispositifs de soutien n’ont jamais été aussi importants en 2023. Et pourtant, les travaux de performance énergétique, qui enregistraient en 2022 une croissance de 3,8 %, ont connu en 2023, une baisse continuelle d’activité”, ponctue-t-elle.
“La TPE comme facteur de réussite pour la France”
Pour la Capeb, le secteur du bâtiment doit s’appuyer sur la TPE du bâtiment s’il veut retrouver sa dynamique en 2024, “puisqu’au regard de son potentiel, celle-ci est en capacité de tirer l’activité du secteur de la rénovation vers le haut.” D’autant plus que l’organisation professionnelle assure que “les 620 000 entreprises artisanales du bâtiment, présentes sur tous les territoires, sont, quant à elles, en ordre de marche pour relever les défis de la rénovation.”
Concernant le marché du neuf, la CAPEB appelle à “réinventer le modèle de la promotion immobilière en rompant définitivement avec les dispositifs du passé. Une évolution qui va nécessairement s’inscrire dans le temps.”
À condition bien sûr que les entreprises obtiennent la reconnaissance qu’elles méritent. Ce qui consisterait, selon la Capeb, en “l’évolution des modalités de MaPrimeRénov’ et la simplification des dispositifs RGE et CEE, la facilitation de la création des groupements momentanés d’entreprises (GME) et l’accélération de la nécessaire attractivité qu’il faut donner à nos métiers. Telles sont les priorités de la Capeb en 2024 pour conforter la TPE comme facteur de réussite pour la France”, conclut Jean-Christophe Repon.