© David McBee
Les chiffres de la construction neuve sont au plus bas
Le secteur de la construction neuve entame l’année 2024 en crise, avec de nouvelles baisses substantielles des autorisations délivrées et des mises en chantier. Au point même d’atteindre les niveaux les plus bas depuis l'an 2000.
Après une bouffée d’air au dernier trimestre 2023, le secteur de la construction neuve se crispe de nouveau en ce début d’année 2024. Les chiffres publiés par l'administration sur les autorisations de construire et les mises en chantier de logements au premier trimestre 2024 chutent, et atteignent des niveaux jamais vus de mémoire récente.
Au 1er trimestre 2024, le nombre d’autorisations délivrées se replie de 4,9 % par rapport au trimestre précédent : les logements collectifs ou en résidence sont en légère baisse (-2,4 %, après +11,8 % au T3 2023) tandis que les logements individuels diminuent plus fortement (-9,4 %, après -1,8 % au T3 2023).
Les mises en chantier baissent également de 4,9 % par rapport aux trois mois précédents, avec des logements collectifs ou en résidence en légère baisse (-1,2 %) et des logements individuels en net repli (-10 %).
Des chiffres au plus bas depuis 2000
En un an (d’avril 2023 à mars 2024), le nombre de logements autorisés à la construction a chuté de près de 20 %, ce qui représente 88 500 unités de moins. Dans le même temps, seuls 283 200 logements auraient été mis en chantier1, soit 86 200 de moins (-23,3 %) qu’entre avril 2022 et mars 2023. Et ces chiffres sont respectivement inférieurs de 22 % et de 27 % par rapport aux 12 mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020), en réalisant les “plus faibles totaux depuis 2000”, souligne le Service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Plus précisément, 229 300 logements collectifs ou en résidence ont été autorisés entre avril 2023 et mars 2024, soit 51 700 de moins (-18,4 %). Une baisse calculée à 17 % lorsque rapportée à la période entre mars 2019 et février 2020. À noter que les autorisations de logements collectifs ordinaires diminuent plus fortement (-20,6 %) que les autorisations de logements en résidence (-8,8 %).
Les mises en chantier de logements collectifs ou en résidence baisseraient de 40 700 unités (-19,6 %) par rapport aux 12 mois précédents pour atteindre 167 200 logements commencés : les logements collectifs ordinaires (-22,8 %) auraient plus diminué que les logements en résidence (-3,2 %).
Quant aux logements individuels, les autorisations ont diminué de 36 900 unités entre avril 2023 et mars 2024 (soit -22,2 %), pour revenir à 129 200 unités. Ce chiffre est inférieur de 31 % à la valeur d’avant-crise sanitaire et atteint même le “niveau le plus bas depuis le début de l’observation de la série en 2000”. Les logements individuels purs comme les logements individuels groupés auraient reculé (respectivement -25,0 % et -15,8 %).
Pendant cette période, les ouvertures de chantier de logements individuels auraient diminué de 45 500 unités (-28,2 %), à 116 000 logements commencés. Les logements individuels purs diminueraient de façon plus importante (-33,3 %) que les logements individuels groupés (-11,2 %).
1 Selon le SDES, “si les estimations des autorisations sont solides, celles des logements commencés comportent une part d’incertitude non négligeable du fait des perturbations des délais d’ouverture de chantier depuis la crise sanitaire. Les estimations des mises en chantier présentées dans cette publication sont donc susceptibles de donner lieu à des révisions significatives.”