Un urinoir aux propriétés super glissantes
Et si la solution pour réduire les quelque 3 000 litres d’eau chassés chaque seconde dans les cuvettes françaises avait enfin été trouvée ? C’est du moins ce que laisse espérer les travaux d’une équipe de scientifiques de l’université des sciences et technologies de Huazhong (Chine).
Les résultats des travaux d’une équipe de chercheurs de l’université des sciences et technologies de Huazhong (Chine), publiés dans la revue scientifique Advanced Engineering Materials, mettent en lumière les propriétés anti-adhésives ou super glissantes d’un prototype d’urinoir. Le revêtement de celui-ci est si glissant que rien ne peut s’y coller.
Super glissance et durabilité absolue
Le prototype, baptisé ARSFT (pour “abrasion-resistant super-slippery flush toilet” en anglais), a été réalisé par impression 3D à partir d’un mélange de plastique et de grains de sables hydrophobes. La surface poreuse a ensuite été enduite d’une huile à base de silicone, qui confère au produit sa performance anti-adhésive ou super glissante.
Les propriétés de l’ARSFT ont été éprouvées à l’aide de divers liquides tels que de l’eau boueuse, du lait, du yaourt, ou encore du miel, du gel rempli d’amidon et même des matières fécales synthétiques développées par l’université du KwaZulu-Natal (Afrique du Sud) selon les informations de nos confrères du Daily Mail.
À la différence des céramiques existantes, qui présentent des propriétés anti-adhésives importantes mais qui diminuent drastiquement dans le temps, le matériau utilisé pour la réalisation de l’ARSFT présente une durabilité accrue. En effet, d’après les scientifiques de l’université des sciences et technologies de Huazhong, le produit conserve ses propriétés super glissantes même après avoir été frottée 1 000 fois avec du papier de verre.
141 milliards de litres d’eau par jour
Aujourd’hui dix fois plus petit qu’un urinoir classique, ce prototype pourrait être développé à l’attention d’espaces sanitaires à usage intensif tels que dans les ERP ou bien les toilettes des trains dont “les installations existantes n’ont pas la capacité de raccorder les excréments aux systèmes de traitement des eaux usées de la ville”, avancent les chercheurs auprès du Daily Mail. Cela permettrait notamment de réduire le volume de rinçage et d’entraîner ainsi une diminution du gaspillage d’eau pendant le transport vers les installations de traitement.
Le concept de l’ARSFT, doté d’une capacité super glissante et robuste, peut ouvrir une nouvelle voie dans le développement de matériaux du même type et résoudre ainsi le problème du gaspillage de l’eau. “Depuis leur invention au XVIIIe siècle, les toilettes à chasse d’eau ont apporté à la société humaine une commodité et une santé considérables“, reconnaissent les chercheurs chinois. Cependant, “elles nécessitent beaucoup d’eau en raison des adhérences inévitables entre les surfaces des toilettes et les excréments humains ainsi que l’urine. Au niveau mondial, les chasses d’eau consomment à elles seules plus de 141 milliards de litres d’eau par jour, soit six fois la consommation totale d’eau de la population africaine”, avancent-ils.
La dernière interrogation tient surtout à l’intégration de la technique de production au laser utilisée pour l’ARSFT au processus de production actuels des toilettes et urinoirs céramiques, qui pourrait se révéler bien difficile.