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L’activité du bâtiment en recul pour la première fois depuis trois ans
Face à cette réalité, amorcée depuis l’année 2022 et exacerbée par la baisse continue du niveau des carnets de commandes des artisans et la hausse des prix des travaux, le président de la Capeb Jean-Christophe Repon intime le Gouvernement à réagir.
Pour la première fois en trois ans, le volume d’activité des entreprises artisanales du bâtiment recule au deuxième trimestre 2023. Dans sa conférence de presse de rentrée, tenue le 7 septembre 2023, la Capeb fait en effet état d’un recul de – 0,5% en glissement annuel.
Le secteur le plus touché est celui de la construction neuve. Alors que les délivrances de permis de construire ont chuté de – 18% en un an (sur fond de difficultés d’accès au crédit, d’augmentation des taux, de hausse des coûts de construction), l’activité des entreprises artisanales du bâtiment s’en trouve impactée et affiche une baisse d’activité de – 1,5% au deuxième trimestre 2023 sur glissement annuel.
Quant à lui, l’entretien-amélioration (ou rénovation) stagne au deuxième trimestre, porté par les travaux d’amélioration de performance énergétique (+ 2% sur 12 mois) malgré la baisse du pouvoir d’achat des ménages et la hausse des coûts. Au premier trimestre 2023 sur glissement annuel, les prix des travaux d’entretien-amélioration des bâtiments ont augmenté de + 8,9 %, après + 9,7 % au quatrième trimestre 2022 (+ 8,8 %, après + 10,7 %, pour les travaux de plomberie, d’installation de chauffage et de conditionnement d’air).
Plus que 79 jours de travail
Alors que la maçonnerie est le corps de métier le plus impacté par la situation, car elle intervient le plus souvent dans la construction neuve, les entreprises de couverture, plomberie et chauffage voient leur activité se maintenir.
Pour autant, les volumes d’activités devraient poursuivre leur baisse (tout corps de métier confondu) puisque le niveau des carnets de commandes diminue : alors qu’il représentait 103 jours en juillet 2022, puisqu’encore porté par la reprise post-Covid, il n’en représente plus que 79 en juillet 2023.
Ce recul d’activité n’est pas sans conséquence sur la trésorerie des entreprises artisanales du bâtiment, bien que leurs besoins soient en légère baisse, puisque 15 % des entreprises font état de besoins de trésorerie (- 1 point par rapport au deuxième trimestre 2022). Parmi ces entreprises, 68 % déclarent un besoin supérieur à 10 000 euros, le montant moyen des besoins de trésorerie de ces entreprises s’élevant à 25 000 euros (contre 20 000 euros un an auparavant).
“Notre activité sera la bilan du Gouvernement”
À la lumière de ce contexte inédit et incertain, le président de la Capeb Jean-Christophe Repon intime le Gouvernement à agir et prendre les bonnes décisions. Ainsi, il appelle à la tenue urgente des Assises du Bâtiment, initialement prévues en juin 2023 mais repoussées sans date ultérieure, et la réalisation d’arbitrages en faveur de la rénovation énergétique (dont le président Emmanuel Macron en a fait son cheval de bataille avant l’été) notamment sur la simplification des dispositifs RGE et MaPrimeRénov’ et sur la formation des accompagnateurs MaPrimeRénov’, car “notre activité sera le bilan du Gouvernement, puisque tout se fera avec l’artisanat”, ne manque-t-il pas de rappeler. Jean-Christophe Repon appelle également à définir au plus vite (vraisemblablement avec le projet de loi de finance 2024) les montants et démarches de MaPrimeAdapt’, une aide financière à l’attention des Français de plus de 70 ans souhaitant aménager leur domicile pour continuer d’y vivre, dont le lancement est programmé le 1er janvier 2024.